L ' histoire de Daifen .

Voici l'histoire du monde de Daifen, une contrée dont peu aujourd'hui se souviennent.
Peut-être certains d'entre vous en ont entendu parler par leurs aïeuls, quand ils étaient enfants. Sûrement en avez-vous écouté l'épopée, et avez-vous ri, pleuré, frissonné en vous imaginant à la place des chevaliers, princes, magiciens, gentils elfes des forêts, rudes nains des montagnes, ou encore ignobles créatures à la peau verte, tirées de ce monde mythique. Et sans doute avez-vous oublié ces histoires, remplacées par d'autres contes et légendes, d'autres chevaliers, princes et magiciens ...
A coup sûr l'auriez-vous fait, si vous aviez su que ce n'étaient pas là légendes et chimères, mais bien récits véridiques, d'un monde ayant existé bien avant l'avènement de l'homme.

Voici pour vous l'histoire passée du monde de Daifen. Soyez-en le témoin ... ou l'acteur.

Lorsque le monde fût créé, il ne ressemblait en rien à ce qu'il est aujourd'hui. Tout n'était alors qu'harmonie, et rien n'entrait en conflit avec rien. Dans sa perfection il s'était modelé de sorte que tout en lui entre dans un cercle vertueux, et tous les hommes vivaient heureux et en paix. Rien ne semblait vouloir venir troubler cet univers. Il n'était nul être, nulle chose, qui ne s'accorda pas et ne trouva pas sa place dans cette partition divine. Et cela aurait pu rester ainsi jusqu'à la nuit des temps.

Cela l'aurait pu. Mais il n'en fût rien.

Il n'en fût rien car cette oeuvre, suivant les caprices de Dame Nature, évolua. Et surtout, évolua cette race, dernière venue en ce monde, et qui était, pour le malheur de celui-ci, dotée de la pensée : les humains.

La nature profonde de chaque habitant de Daifen, peu à peu, s'éveilla et s'émancipa. Alors commencèrent les troubles.

Des quatre coins de chaque pays, les êtres laissés à eux-mêmes trouvèrent que certains valaient mieux que d'autres, se proclamèrent chef, duc, prince, roi et commencèrent à se battre pour le pouvoir. La guerre civile éclata, et se répandit comme aucun fléau connu d'alors. Des troupes s'affrontaient pour une rivière, une ville, une mine, un are de champ ou une insulte. La population décrût de façon dramatique, cette soif de pouvoir et de sang, cette frénésie semblant ne pas avoir de fin, et les habitants se battant d'un côté puis de l'autre. Cela fit néanmoins naître des affinités, et aussi des haines, qui ne devaient jamais s'éteindre.

Des clans s'exilèrent dans les forêts, fuyant tout ce massacre, et s'attachèrent à y prospérer à nouveau. Il y réussirent un temps, se rapprochant de la nature et l'apprivoisant. Mais le conflit les rattrapa, car ils commencèrent par se battre entre eux, puis allèrent chercher de l'aide ou querelle chez d'autres. Tous durent reprendre les armes. D'autres, qui s'étaient retranchés dans les montagnes, s'endurcirent au contact de cet univers de pierre, et gravèrent dans leur coeur le nom de leurs frères morts, qu'ils s'attachaient à venger, versant plus de sang encore. D'autres encore, rendus fous par la mort d'un proche, ou simplement saoulés par toute cette violence sans raison, continuaient de tuer, sans même plus savoir pourquoi, et ne vivaient plus que pour la destruction. Leur corps et leur âme furent déformés par leur folie encore plus que ceux des autres clans. Et au milieu de cette guerre sans fin, quelques-uns, restés fidèles aux modèles de la création, gardèrent leur identité ... mais n'en versaient pas moins leur lot de sang, corrompus qu'ils étaient par celui déjà versé. Et tous s'entretuaient, les uns contre les autres ou entre eux, formant des alliances et les brisant au gré des champs de bataille, les osts se liant et se déliant selon les besoins.

Ainsi naquirent les humains, les elfes, les nains et les orcs. Leurs tempéraments, ainsi que leurs corps, s'affinèrent avec le temps, et tous oublièrent qu'ils n'avaient qu'un père. Tous luttaient pour leur hégémonie. Et aucun ne connaissait un autre moyen de l'obtenir que l'épée, l'arc, la hache et le fléau.

Tout cela devait durer jusqu'à ce qu'un roi vienne à bout de tous les autres, ou que quelques-uns soient assez sages pour s'unir et faire cesser cette tuerie.

Tout cela devait durer jusqu'à aujourd'hui. Car à compter de ce jour, l'histoire de Daifen n'est plus écrite, ou plutôt pas encore. C'est à toi, qui lit ces quelques lignes, qu'il appartient de la terminer, en mettant un terme à ce conflit. Trouve une place sur cette terre, choisis celui qui sera ton champion, emmène ta troupe et cet or. Fais bon usage de tout cela, car il te faut t'apprêter vite, et bats-toi hardiment, car tes opposants ne te laisseront pas de répit tant qu'un maître n'aura pas été trouvé à Daifen.